Les règles précautionnistes sont souvent dréisonnables

Pr Jean-Philippe VUILLEZ | 18 Novembre 2020 - 21h01

La directive 2013/59/Euratom du Conseil du 5 décembre 2013 fixant les normes de base relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux rayonnements ionisants... » fixe les conditions pour accorder des dérogations au traitement des déchets « TFA » pour « à Très Faible Activité » provenant des parties non sensibles, éloignées du réacteur, lors du démantèlement d’une centrale : murs d’enceintes, infrastructures logistiques, qui n’ont jamais été en contact avec de la radioactivité. en tant que tels, afin d’autoriser leur valorisation.
L’intention est louable puisque, si la dérogation est accordée, les substances résultant de l’opération de valorisation ne justifient pas de contrôle de radioprotection et ne sont plus considérées comme des substances radioactives. Mais les choses se corsent car il est également prévu que, dans le cas où les substances résultant de l’opération de valorisation contiennent au moins un radionucléide dont la valeur limite correspondante n’est pas réglementée en tant que telle dans un texte réglementaire, la dose efficace ajoutée pouvant être reçue par une personne du public résultant de tout usage des substances issues de l’opération de valorisation ne doit pas excéder 10 microsieverts par an. Ce qui représente approximativement l’équivalent de UN JOUR D’IRRADIATION NATURELLE en France....Et ceci pour en théorie éviter des cancers dont scientifiquement rien ne permet de démontrer qu’ils sont révélés par une surincidence que l’on n’a jamais pu ni constater, ni prouver. En tant que médecin, je dénonce ces normes irréalistes, induisant des coûts et des décisions délétères, au nom d’effets potentiels sur la santé que le corps médical affirme être inexistants en termes de santé publique. J’ai développé plus longuement sur https://www.lopinion.fr/edition/economie/risques-lies-a-l-irradiation-d-origine-humaine-doivent-ils-faire-227447 l’idée qu’il est déraisonnable de vouloir épargner la valeur d’une journée d’exposition à la radioactivité naturelle, alors que nous vivons de plus en plus longtemps.

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