La gouvernance opérationnelle, la vraie, a besoin d’un Etat lui-même opérationnel

Pervès Jean-Pierre | 24 Novembre 2020 - 16h00

La direction de projets de grande ampleur nécessite des capacités de gestion capitalistique et de fonctionnement solides et très « opérationnelles », ( quantifiés par des OPEX et des CAPEX, et par des bilans environnementaux). Ce que le dossier nous propose est :
- De multiplier les entités intervenant dans le pilotage du PNGMDR , la plupart de ces entités n’ayant ni responsabilités financières, ni responsabilités opérationnelles, ni responsabilités sur les hommes de terrain, ni responsabilités sur les impacts sur l’environnement.
- D’inclure un « guide » de niveau supérieur, une personnalité extérieure au Gouvernement et à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) pour animer ces travaux préparatoires sur les orientations stratégiques, nommée par ???
Quels critères seront proposés par ces « parties prenantes », dont quelques-unes sont clairement guidées par des idéologies radicales.
Les critères objectifs, impact sur la santé, justification économique des solutions proposées (le dogme « la sûreté n’a pas de prix » est-il il justifiable ?), dangerosité réelle des déchets (pas de seuil de libération dans notre seul pays alors que le contenu radiologique des importations n’est pas contrôlable), seront-ils mieux pris en compte, expliqués, face à une désinformation particulièrement agressive.
La vraie question est celle de la responsabilité de l’état, Gouvernement et Parlement, qui doit prendre la responsabilité des questions pendantes (recyclage des TFA, définition de seuils acceptables, lancement du projet CIGEO par exemple), donner les directives correspondantes aux maitres d’ouvrage du PNGMDR, la DGEC et l’ASN, à charge pour eux de les traduire dans le cadre de leurs missions et obligations. Et quel est le rôle de l’OPECST ?
Un seconde nécessité est, une fois les critères précisés par le gouvernement, sans des révisions incessantes, que la gouvernance opérationnelle, celle de l’ANDRA et des propriétaires des déchets, puisse pouvoir gérer sur le long terme, sans des changements de stratégie chronophages et couteux, avec l’appui des instances. Quand seront limités les blocages incessants liés à la multiplicité des procédures et consultations publiques, elles-mêmes bousculées par les rendez-vous électoraux. Comment justifier cette concertation qui suit de 2 ans une consultation et précède de deux ou trois ans une autre consultation alors que plus rien ne peut être fait en France en moins de 10 à 15 ans sur de tels sujets.
Les gouvernances actuelles du PNGMR, et en conséquence de toutes les installations et projets concernés, sont aujourd’hui un cauchemar pour le terrain et en résulte un coût gigantesque et injustifié pour la collectivité et sa protection.
Ce qui est proposé dans le cadre de cette concertation n’apportera sans-doute aucune amélioration à la situation actuelle, qui n’a pas été analysée et évaluée au préalable.

JFS
Je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Jean-Pierre Pervès. Ses conclusions générales (cauchemar pour le terrain et en résulte un coût gigantesque et injustifié pour la collectivité et sa protection) sont illustrées par cette consultation en cours : le PNGMDR en objet aurait dû initialement couvrir la période 2019-2021 pour être en continuité avec les précédents. Aujourd'hui il est prévu de le baptiser 2021-2025, mais c'est mal parti pour qu'il soit adopté avant 2022. Ce n'est pourtant qu'un document papier, pas une réalisation technique ou industrielle....
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